Pour une démocratie directe locale

Face à la mutation sociétale en cours : l'élévation de nos démocraties

« Le pouvoir au peuple » de Yves Sintomer, le retour du tirage au sort ?

Un ouvrage qui tente de faire le point sur l’histoire et l’apport du tirage au sort dans les démocraties. Yves Sintomer y dénonce entre autre l’ « inculture » des responsables politiques par rapport à cet outils démocratique plus généralement par rapport à l'intérêt et la nécessité de plus de démocratie directe pour accompagner les institutions actuelles.

[Cet article, présenté ici, est une ré-écriture par l'auteur de ce blog à partir de celui de Luc Douillard .

Une démarche qui peut interpeller certains intellectuels ou des conformistes. Cependant l'auteur de ce blog apprécie cette technique qui permet de refaire vivre un article, de se l'approprier intellectuellement par les modifications apportées, tout en respectant (il l'espère) l'auteur d'origine.]


Une « inculture » de la part de certains de nos élites politiques qui donnent lieu de leurs part à des comportements frileux voir des propos populistes limites inquisitoriaux, où les
plus réticents vont jusqu'à invoquer d'hypothétiques dérives de coupage de tête, tentant de susciter l'effroi en évoquant les sombres histoires du balbutiement de notre démocratie.

L'auteur y décrit la technique et l’apport décisif du tirage au sort dans l’invention de la démocratie directe athénienne.


Nous pourrions, en temps que lecteurs et citoyens, nous interroger sur les différences qui font que ce qui fut possible il a des siècles, ne pourrait pas l'être aujourd'hui d'autant plus s'il y a un véritable gain dans la qualité de vie en société ?


Est-ce que le peuple français serait plus sots aujourd'hui que les grecs d'hier ? Ou est-ce les élites qui auraient du mal à partager leur pouvoir propositionnel et décisionnel avec ceux qui les ont désigné comme nos représentants.


Un système d'autant plus pertinent aujourd'hui qu'il pourrait-être encore plus démocratique qu'hier, car plus représentatif grâce à la possibilité d'inclure l'ensemble de population l'élévation du fait de l'élévation du niveau culturelle de l'ensemble des couches sociales.


Un système plus représentatif aussi par rapport aux dérives castiques et élitistes du système exclusivement représentatif actuel.
L'auteur déclare que le système électoral relèverait d’une logique « aristocratique ». Un jugement très pertinent au regard de la professionalisation de la Politique à l'œuvre,
notamment en France, mais que l'auteur n'approfondit pas suffisamment. Cela aurait très certainement apporté encore plus de poids à sa démonstration de l'intérêt et la pertinence aujourd'hui de la mise en place des expérimentations de pratiques « nouvelles » qui répondent plus rapidement et plus efficacement aux enjeux sociaux et environnements que ce que n'a pas pu obtenir le système archaïque actuel. (Cf le manifeste de ce blog).


Noblecourt (Blog « Le Monde ») « Les républiques médiévales et renaissantes italiennes restèrent fidèles à cette procédure, avant qu’à la fin du XVIIIe siècle le tirage au sort tombe en désuétude en politique pour être réservé aux jurys d’assises. »


La République du XIXème n’aurait donc toléré le tirage au sort qu’aux jurys judiciaires pour pourvoir à la guillotine. Pourquoi nos élites évitèrent d'instaurer le tirage au sort lorsqu’elles sont apparues à la fin du XVIIIème siècle.


Noblecourt : « Yves Sintomer s’interroge sur l’énigme historique de cette éclipse
et relève une étonnante série d’avis favorables. Pour Montesquieu, “le sort est une façon d’élire qui n’afflige personne”. Tocqueville juge que “le jury, qui est le moyen le plus énergique de faire régner le peuple, est aussi le moyen le plus efficace de lui apprendre à régner”. L’auteur décrit la “floraison d’expériences”, du début des années 1970 à la fin des années 1980, aux Etats-Unis, au Danemark, en Allemagne, en Grande-Bretagne, avec les jurys citoyens, les sondages délibératifs, les conférences de consensus. »


Sintomer réaffirme que le tirage au sort n’aboutit pas, malgré l'idée reçue de certains élitistes, à « désigner des médiocres et des incultes incapables d’orienter la cité de
façon sensée, l’expérience montre qu’une participation organisée de façon délibérative n’est pas seulement démocratique mais qu’elle aboutit à des résultats raisonnables. »


Ajoutons encore que le tirage au sort d’un corps de magistrats (par exemple chargé du contrôle comptable, de l’expertise, du droit d’alerte, de l’inscription de priorités politiques, de quelques fonctions de représentations civiques, et ceci à tous les niveaux depuis la gestion d’un équipement public jusqu’au parlement national) serait également le meilleur moyen d’assurer la juste et exacte promotion des groupes sociaux actuellement sous-représentés dans la machinerie démocratique : femmes, mais aussi travailleurs manuels, étrangers, handicapés, toutes les classes d’âges, etc.


Il serait également une démarche qui donnerait du sens politique à l’enseignement scolaire pour tous, puisqu’il conditionnerait nos apprentissages à la préparation à la participation à la cité au plus haut niveau par des tirages au sort plusieurs fois dans sa vie.


Noblecourt : « Très radical dans le chambardement institutionnel préalable à la
démocratie participative, Sintomer reprend même l’idée de Pierre Leroux, en 1848, d’”un tribunal populaire ayant compétence pour juger les affaires politiques, les délits de presse, les atteintes à la sûreté de l’Etat ou les affaires de corruption impliquant des
élus”. L’assemblée tirée au sort qui remplacerait le Sénat assumerait ce rôle. Ségolène Royal ne va pas aussi loin ! »


Il évident dans les faits que Mme Royale ne va aussi loin. (voir article sur ce blog sur la démocratie participative et le jury citoyen actuellement mis en oeuvre en Poitou Charente).


« Ceci doit nous interroger. Pourquoi le mouvement ouvrier n’a jamais retenu cette pratique du tirage au sort ? Reste d’aristocratisme issu des confréries et compagnonnages ? Survivance des procédures de la sans-culotterie ? Il est même surprenant, en lisant les historiographies de l’anarchisme et de l’anarchosyndicalisme, de
constater que leur luxuriance dans l’inventivité de nouvelles formes politiques, des plus contestables (le complot, l’insurrection violente) aux plus novatrices (le conseillisme assembléiste, le « sabotage positif », la grève générale, etc), n’ait jamais conduit au tirage au sort. » (Luc Douillard)


Un livre passionnant à lire qui ouvre des perspectives de renouvellement de confiance du peuple par rapport aux élites politiques et institutionnelles.


Un but atteignable bien évidemment que si celles-ci reprennent dans son ensemble consciences et qu'elles le réaffirment haut et fort qu'elles ne sont QUE des représentants, mis en place par un processus électorales.


Or, le processus actuel de sélection des Têtes, porté par les machineries des partis politiques conduit bien trop souvent cette élite à vivre leur mandat comme des Elus au sens divin et/ou royal.


Or tant que représentant leur devoir est aussi d'être à l'écoute des outils qu'ils leur sont proposés par nos universitaires pour entre autre répondre au plus vite à notre survit que le dérèglement climatique anthropique actuel remet en question. (cf Manifeste de ce blog).


L'adaptation obligatoire de nos sociétés passera très certainement par la création de nouvelles manières de décider tant localement que nationalement (dans un premier temps ;-) ).


Les solutions technologiques ne pourront pas répondre aux objectifs de réduction de nos émissions de Gaz à Effet de Serre (GES) et ne pourront être que des compléments d'aides à ce qui foncièrement détruit notre planète :

nos manières de vivre en société et/ou notre Art de Vivre Ensemble, entre êtres vivants

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