Pour une démocratie directe locale

Face à la mutation sociétale en cours : l'élévation de nos démocraties

Installer un pouvoir citoyen sur le système financier

Mettre en marche une appropriation citoyenne de la finance de Michel Portal

Ce texte s'interroge sur la façon d'installer un pouvoir citoyen sur le système financier.

(Dans ce texte sont laissées de côté la misère, la question de l'écologie et celle de l'utilité réelle de telle ou telle production.)


Comment, par exemple, mettre en place une banque centrale au service de la population ?

Plus généralement un système bancaire délié des spéculateurs financiers sans scrupules ?

Et aussi non-soumis à des gouvernants plus ou moins bien élus, suspects de viser avant tout leur réélection ou l'intérêt privé de leur parti ?


Contrainte supplémentaire:


ne pas reculer sur l'Europe! Nous voulons l'Europe, mais une autre Europe. Qu'ont encore de public nos états?

Comment dans un même mouvement envoyer dans les cordes le marché non-régulé et prédateur et progresser vers une union respectueuse des diverses cultures présentes?


Comment installer le pouvoir financier citoyen qui n'existe pas encore?


Rappel: rendre la justice et créer la monnaie constituaient et constituent des bases du pouvoir royal et de la souveraineté.

Il est cohérent qu'en démocratie le peuple prenne le relais du prince.


Comment?


L'argent a appris depuis longtemps à instrumentaliser les élections.

Les scrutins sont malheureusement minés.

Les majorités d'appareils sont facilement stoppables.

Les majorités populaires peuvent être aveuglées et d'autres bafouées (2005). Conservons et amplifions le suffrage universel par respect du passé et d'un idéal qui a besoin d'une voie, mais cherchons parallèlement un équipement démocratique "tout-terrain".


Le tirage au sort de citoyens, bien que surprenant, peut constituer le meilleur (ou le moins mauvais) moyen pour créer une présence populaire authentique sans passer par la case "élections".


Pas besoin d'attendre une entente générale, dès que c'est possible ici ou là.

Avec la sélection au hasard, on replonge dans le procédé des origines, grecques, de la démocratie.


L'étonnement passé chacun peut découvrir que cet outil met tous les citoyens d'un territoire dans le coup: diriger, décider peut arriver à tous.


C'est une motivation forte pour l'étude dès le jeune âge: elle aidera les pédagogues, éveillera les ados. Tirer au sort c'est affirmer courageusement la valeur de chaque être, assumer jusqu'au bout le concept de démocratie auquel nous prétendons croire.


J'entends alors bien des critiques fondées sur les nécessaires précautions à prendre. Pour sortir des craintes justifiées ne suffit-il pas de poser aux élus du sort, la question: "acceptez-vous cette charge?" Avec liberté complète de réponse positive ou négative.


La société les aura préalablement informés sur les éléments objectifs d'une monnaie, sensibilisés aux risques de violences, par l'école au sens le plus large: formelle et informelle, et par un rappel circonstancié. L'affaire est à creuser et à diversifier.


Bien entendu le tirage au sort (T.A.S.) n'est pas la panacée. Elections, référendums au suffrage universel et autres consultations conservent leurs valeurs ou peuvent s'accroître.

Le T.A.S. peut prendre racine dans tous les secteurs socio-écolo-économico-politiques où la capacité d'intervention citoyenne est mûre alors que des élections y sont impraticables ou impratiquées.



Un précédent judiciaire en activité


Dans l'acte de rendre justice, le tirage au sort existe déjà.


Les jurys d'assises populaires sont inscrits dans la loi de notre pays et, je crois, de beaucoup d'autres en Europe et ailleurs. Visiblement la société humaine se rallie à cette pratique. On n'a pas trouvé mieux qu'une intervention citoyenne pour assurer l'acte, ô combien difficile, de juger.


Sur des décennies, les statistiques sont favorables aux jurys populaires "aménagés" comparés aux tribunaux uniquement professionnels ou seulement populaires. C'est une très bonne surprise. Cette longue histoire est probante.

"Aménagé" signifie que les neuf citoyens tirés au sort sont majoritaires dans l'outil, mais ne sont pas responsables seuls. Ils sont accompagnés de trois juges professionnels, compétents et minoritaires.

L'alliage (3/4, 1/4) mêle une fraîcheur populaire, sincère, peu expérimentée et amateure mais laïque, avec la technicité de spécialistes potentiellement sujette à la routine et à des formes, pas forcément religieuses, de "cléricalisme". Ces aspects sont
déterminants pour investir la question monétaire.


En annexe, il faudra améliorer les listes citoyennes proposées au T.A.S. Et songer au mode de sélection des juges-éclaireurs-arbitres.



Un transfert possible vers les questions financières


Après le TAS de citoyens contribuant à rendre justice, venons à la monnaie.


Nous avons affaire à un problème très différent, nous en parlons plus loin, mais rien de ce qui est humain ne nous est étranger. La monnaie est une création artificielle de toutes les sociétés. Elle présuppose une confiance.


L'argent est maintenant d'usage courant et que chacun en a une expérience... comme chacun peut avoir ressenti (sans y céder en général) des pulsions conduisant aux assises.


On peut craindre l'individu isolé face à des banquiers aguerris.


Remarquons que des jurés assemblés deviennent un jury, un groupe. Ses réponses peuvent s'affirmer surtout si les spécialistes à leurs côtés sont honnêtes et les éclairent sur les entourloupes des forces gloutonnes de l'argent-prédateur.


Les experts de l'argent existent ce sont les agents du fisc et les banquiers eux-mêmes. Ils sont loin d'être tous inféodés à leur état ou au capital anonyme. Leurs représentants - élus ou tirés au sort eux-mêmes - viendraient s'adjoindre aux TAS. Ils joueraient
un rôle comparable à celui des juges professionnels d'assises.


Comment sélectionner équitablement des experts de l'argent? Elus des travailleurs du fisc et de la banque, nous trempons à nouveau dans les difficultés d' élections visant ostensiblement l'argent. Ce n'est pas inenvisageable.


Organiser ces élections incomberait aux pouvoirs législatifs des territoires concernés (via députés, conseillers régionaux, conseillers généraux, conseillers municipaux).


Des formules diverses peuvent très bien s'imaginer ici ou là: nous ne sommes pas ennemis de la liberté, seulement de ses excès. Mais, si des élections d'experts s'avéraient faussables ou faussées, nous pourrions nous rabattre encore sur le sort. Les mafieux sont
forts mais rares: ils passent mal par le hasard.


Les complications monétaires résultent bien plus de la volonté de quelques-uns de cacher la réalité pour mieux dominer, que de l'argent lui-même.


Toute monnaie est la représentation symbolique et conventionnelle de la valeur
d'un travail; bien ou service.


Les intérêts qui s'ajoutent à cette monnaie sont abusifs dès qu'ils ne correspondent pas à un réel travail; comme celui d'intermédiaire des banques.

Les services bancaires ont bien entendu un prix, mais celui-ci ne devrait pas être couramment fonction de l'importance des sommes manipulées.

Des règles strictes s'imposent lorsque des personnes ont entre leurs mains des billets - papier ou électroniques - qui ne sont pas leur argent, leur travail, leur propriété.

On ne peut dépenser sans nuire que ce qu'on produit ou possède honnêtement. La corporation de ceux qui font "de l'argent avec de l'argent" ne produit que de la fausse monnaie... au nom de laquelle des anonymes endettent "nos" états puis les maltaitent sur les marchés. Nous en sommes là.

La "corporation incontrôlée" a aussi de l'or en réserve...à nous de ne plus en être fascinés. L'illusion que la richesse est dans l'or, a assez duré.


Cette richesse porte un nom c'est la confiscation avant même toute taxe
d'état.

Un vol manifeste.

Comme dans toute omerta, les paillettes de la mafia dominante arrosent des
gens pour se créer un parti.


Les moyens-riches, les capitalistes industriels qui travaillent encore, devraient vraiment faire leurs comptes et s'allier avec les travailleurs dont la majorité vise l'honnêteté. Sans quoi nous serons tous dindons.


La monnaie peut être n'importe quoi de suffisamment peu coûteux à produire, et de suffisamment rapide à fabriquer pour suivre au plus près la quantité et la qualité de biens et services existant sur le marché. Sa forme physique, sa valeur numérique, etc... est affaire de conventions, de relations réciproques, équitables si l'on veut la paix, entre groupes humains.

Observons les facilités électroniques utilisables pour tenir comptabilité.

Prospectons ardemment, car la situation actuelle ne peut durer et nous envoie
dans le mur.


Les politiciens ne maîtrisent pas l'argent (c'est trop souvent l'inverse), les fonctionnaires d'état non plus et les grands-banquiers livrés à eux-mêmes ont, corporativement, failli.
L'industrie financière a perdu la tête et n'en a pas tiré les leçons.


Le contrôle, la surveillance, l'orientation, la co-direction, la gouvernance des monnaies et autres institutions financières est indispensable.


Les banquiers qui voudraient être sages (ça existe) ou remis au pas par des lois supranationale, nationale ou locale, nouvelles s'enrichiraient d'organismes-conseils dérivés des jurys judiciaires d'assises.


La capacité d'imaginer des solutions multiples en fonction de divers tailles, formes et peuplements de territoires est à saisir. Et ce n'est pas en brûlant des agences bancaires ou terrorisant des employés mais en dialoguant dans le plus possible d'endroits. Ainsi
nous dépassons les mafieux.


Des agences locales aux "majors" en passant par filiales et groupes divers: il y a de quoi faire! Et trouver de l'emploi pour d'actuels chômeurs, des ex-"trèsd'heures" et courtiers dessalés. Nous pouvons motiver des millions de chômeurs, tous les sous-employés et tous les maltraités à partir de chaque agence bancaire.


Une variété de solutions locales pourrait être favorisée par le mouvement planétaire des monnaies complémentaires (1).
Des rapports officiels ou scientifiques, des expériences depuis les années trente en ont démontré l'efficacité socio-économique; au moins pour la survie si les carences s'amplifient vers des fascismes.


Conclusion


La date exacte des crises importe peu: elles auront lieu. Préparés psychologiquement nous pouvons rester lucides au milieu de l'affolement réel ou programmé, même si nos outils sont seulement ébauchés.


Spéculons, la spéculation n'est pas interdite par nature. L'investissement est jouable si nous le savons fondé, si nous sentons la base humaniste incontournable de la démocratie: chacun de nous est fille ou fils d'une nature absolument extraordinaire.


La simplicité, la compréhensibilité du projet "TAS" pourra mobiliser en sa faveur.


Beaucoup de citoyens apparemment absents des luttes ou des votes ces temps-ci , saoulés de discours embrouillants qui finissent par donner l'impression de ne plus rien comprendre (même quand on devient spécialiste) prendront le risque de l'action: "Après
tout, faisons nos comptes (2), qu'a-t-on à perdre? Le problème "crève les yeux", peut-être plus pour longtemps!"


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