Comme toujours, lorsqu'il y a une rengaine qui occupe l'espace masse-médiatique et la bouche des tenant de la politique nationale qui parlent sans cesse avec les mêmes faits de langage alors il est bon d'avoir le réflexe intellectuel : "y a entour-loupe, et quelle est telle ?" !
Après les lois Macron, Rebsamen et El-Khomri sous le précédent quinquennat, le gouvernement d’Edouard Philippe prépare une réforme encore plus profonde du droit du travail, précédant une remise à plat de l’assurance chômage. Ce big bang annoncé a un modèle : les réformes « Hartz », engagées en Allemagne au début des années 2000, aujourd’hui parées de toutes les vertus par de nombreux commentateurs avec, en apparence, l’un des taux de chômage les plus bas d’Europe. La réalité des chiffres montre au contraire que ces réformes du marché du travail n’ont pas radicalement réduit le chômage et la sous-activité et, surtout, ont provoqué une explosion des travailleurs pauvres, dont le nombre est l’un des plus élevés d’Europe........
Voici quelques arguments relevés des articles postés ci-bas :
L'Allemagne de Merkel : nov 2017
- hausse 54% du taux de la population sous le seuil de pauvreté
- doublement du taux d'actifs occupés sous ce seuil
- 2 millions de personnes qui cumulent 2 emplois
- hausse de 30% des retraités pauvres.
"1 enfant sur 3 vit en dessous du seuil de pauvreté à Berlin." (2013)
"La politique allemande de compétitivité par les salaires est épinglée.
L'Organisation internationale du travail (OIT) y voit "la cause structurelle" de la crise en zone euro, dans un rapport publié mardi 24 janvier. Le Monde.fr avec AFP | 24.01.2012
"L'amélioration de la compétitivité des exportateurs allemands est de plus en plus identifiée comme la cause structurelle des difficultés récentes dans la zone euro",
Ces réformes ainsi que les gains de compétitivité de l'économie allemande sont régulièrement présentés par Berlin comme un modèle à suivre par les autres pays. Le président français Nicolas Sarkozy a notamment vanté le modèle allemand ces dernières semaines.
L'OIT y voit au contraire un frein à la croissance européenne. "Les coûts du travail en Allemagne ont chuté depuis une décennie par rapport aux concurrents, mettant leur croissance sous pression, avec des conséquences néfastes pour la viabilité de leurs finances publiques".
"La politique de déflation salariale a [...] conduit à un accroissement des inégalités de revenus, à une vitesse jamais vue, même durant le choc de l'après réunification"
" l'écart des inégalités sociales s'est accru en Allemagne, et un Allemand sur sept est aujourd'hui menacé de pauvreté.
L'économie se porte bien en Allemagne, où le nombre de chômeurs recule. Et pourtant, un Allemand sur sept est aujourd'hui menacé de pauvreté. En République fédérale, l'écart se creuse entre riches et pauvres.
Les 10% d'Allemands les plus fortunés se partagent 53% de la richesse nationale. Les 50% les plus pauvres ne possèdent que 1% de la richesse du pays, contre 3% voici 10 ans."
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En France : "L'extrême-droite veut faire des chômeurs des travailleurs gratuits"
Nicolas Sarkozy avait fait la même proposition lors de sa campagne en 2007. Il avait déclaré vouloir que « les titulaires d’un minimum social aient une activité d’intérêt général, afin d’inciter chacun à prendre un emploi, plutôt qu’à vivre de l’assistanat », et glorifiait la « liberté et la dignité » que procure le travail.
Les mêmes mots que ceux de Bompard, qui tient son argument pour que l’UMP soutienne son texte.
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La justice britannique condamne le travail gratuit et forcé :
Deux chômeurs de 24 et 40 ans, contraints d'aller travailler gratuitement pour mériter le versement de leurs allocations, ont refusé ce chantage et osé porter plainte contre le gouvernement. Ils ont finalement obtenu gain de cause.