Devant la conférence de presse organisée en toute urgence, il poursuit ses déclarations et affirme "mobiliser tout [son] pouvoir pour créer le plus rapidement possible plusieurs Assemblées Constituantes démocratiques, donc tirées au sort".
C'est avec une extraordinaire franchise qu'il ajoute : "les conflits d'intérêts et l'absence de contrôle des pouvoirs sont deux problèmes majeurs de nos régimes actuels. Attaquer des pays pour mettre en place un système électif et prétendre apporter la démocratie n'est plus tenable. Nos concitoyens et moi-même avons bien compris que ce n'est plus aux banques ou aux complexes militaro-industrielles de dicter leurs quatre volontés. Il est temps de se rendre à l'évidence : nos constitutions ne nous ont pas protégés contre le vol de notre souveraineté populaire par une petite caste mafieuse. Encouragé par la décisions de mon voisin transatlantique, il m'a paru évidement indispensable de lancer ce processus constituant citoyen chez nous. Un débat d'ampleur mondiale commence déjà à raviver la vie politique de nos citoyens, mise à mal par la délégation sans contrôle de leur pouvoir à des élus... -il s'arrête un instant, visiblement ému- à des maîtres devrais-je dire, je suis bien placé pour le savoir. Les politiciens ne sont pas plus intelligents, et ils sont bien trop accrochés à leur pouvoir pour en écrire les limites. Il est temps que nous considérions le peuple en tant qu'adulte capable de décider par lui-même."
Un discours digne d'être gravé dans les annales qui laisse sans voix le parterre des journalistes complétements déstabilisés. C'est alors que les portes s'ouvrent et qu'un flot de passants anonymes entre. La Maison Blanche n'a jamais été aussi noire de monde. Commence un atelier constituant improvisé où les uns parlent des moyens pour ne pas retomber dans la corruption et les abus de pouvoir, "il faudrait des mandats courts, non-renouvelables, non-cumulables et révocables à tout moment". Une autre personne d'ajouter "un salaire juste pour que ce ne soit ni le gros lot assuré, ni une charge ruineuse voulue par personne". Et quelqu'un de rentrer dans la conversation en proposant de tirer au sort une assemblée chargée de contrôler les élus et les comptes.
Dans un groupe, plus loin, est lancée l'idée d'étendre le Référendum d'Initiative Citoyenne, présent dans certains États, à tout le pays.
"Le respect du vote blanc qui invalide l'élection s'il est majoritaire est indispensable" lance une personne qui s’empresse de l'écrire avec l'aide de ceux attirés par l'idée. "Fixons un quorum pour invalider une élection si le taux de participation n'est pas atteint" propose l'un d'eux.
A côté l'on traite des besoins indispensables de l'être humain qu'il n'est pas pensable de laisser au profit d'une minorité. La nationalisation fait bondir certains mais après un débat enrichissant, le groupe tombe d'accord sur les services indispensables au peuple.
En sortant du bâtiment la vue est à couper le souffle : les pelouses de la Maison Blanche sont parsemées de personnes en pleine discussion et écriture constituante.
C'est visiblement un monde nouveau qui naît des cendres de l'ancien... et il est plein de vie et de joie.
Jean-Paul Boudry
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