Pour une démocratie directe locale
Face à la mutation sociétale en cours : l'élévation de nos démocraties
L es dépenses somptuaires de la CGT pour la rénovation de l’appartement de Thierry Lepaon, celles de Radio-France pour le bureau de Mathieu Gallet, les frais de taxis d’Agnès Saal, ex-Pdg de l’Ina… L’actualité apporte de l’eau à votre moulin.
Séverine TESSIER : « C’est vrai, mais rapportées à l’ampleur de la corruption que nous constatons, ces dérives restent anecdotiques.
Les abus liés aux phénomènes mafieux sont beaucoup plus inquiétants parce qu’ils révèlent les liens entre commandes publiques et crime organisé.
Pas seulement en Corse et en Paca.
De récentes affaires dans le nord de la France ont éclairé la proximité entre prostitution organisée et monde des affaires.
On assiste à l’émergence de réseaux d’influence ressemblant fort à ce que l’on a vu en Italie avec la mafia. Une culture affairiste prospère sur le délitement de l’intérêt général. »
Signe d’une exigence nouvelle, les dérives sont désormais révélées, ce qui a pour effet de désespérer le citoyen qui, in fine, se détourne des urnes. Comment surmonter ce paradoxe ?
« Il faut susciter une culture de la vertu. Ce que fait Anticor depuis sa création. Beaucoup de citoyens s’engagent pour lutter contre la résignation et la banalisation de ces faits. Avec le souci d’apprendre, de se former : comment saisir la juridiction administrative, contrôler les comptes publics…
Si le vote perd de son sens, l’engagement citoyen réclame un nouveau pouvoir, souverain, authentique. Une reconquête s’opère. Mais les institutions de la République doivent jouer leur rôle, en toute indépendance. Ce qui implique une séparation des pouvoirs et un renforcement de leurs moyens.
Pour que triomphe l’esprit de Montesquieu qui écrivait : " Pour ne pas abuser du pouvoir, il faut que, par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir ". À titre d’exemple, les chambres des comptes doivent être dotées d’un vrai pouvoir juridique et être saisies par le citoyen. »
Vous plaidez pour une VIe République basée sur la démocratie participative. Comment forcer la main des politiques ?
« Force est de constater que les privilèges n’ont pas été abolis.
Il faut renforcer le non-cumul des fonctions.
Beaucoup d’élus s’exposent aux conflits d’intérêts.
Contre le lobbying, il faut introduire une sorte de laïcité en politique, pour séparer la sphère publique de la sphère privée.
Je préconise de renforcer le rôle du citoyen dans la prise de décisions.
Des conseils de citoyens seraient tirés au sort comme on le fait pour les cours d’assises.
Il faut faire avancer la souveraineté dans les institutions et considérer qu’on peut être collectivement intelligent.
La démocratie participative doit s’inscrire en complément de la démocratie représentative. Laquelle doit davantage reposer sur un choix de projets plutôt que sur des profils. »
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