Pour une démocratie directe locale

Face à la mutation sociétale en cours : l'élévation de nos démocraties

Comparatif Démocratie athénienne et fausse démocratie d'aujourd'hui

Comparatif Démocratie athénienne et fausse démocratie d'aujourd'hui, par Pr. Senzu (www.scoplacatalyse.org) Ici pour une meilleure lecture

NOTE 1 : La Démocratie athénienne est surtout enseignée selon le schéma : « Il y avait une véritable démocratie MAIS... il y avait des esclaves, les femmes étaient exclues de la vie politique et ils ont tué Socrate... Fin de l'histoire, circulez, rien à voir !!». Un enseignement sincère de la Démocratie athénienne devrait correspondre au schéma inverse : « il y avait des esclaves, les femmes étaient exclues de la vie politique et ils ont tué Socrate MAIS... » derrière quoi, on peut enseigner ce qui suit dans ce document et développer à l'infini. L'insistance qu'on rencontre partout sur la condition des femmes et des esclaves (notamment à l'Éducation Nationale) est de la pure mauvaise foi qui n'a d'autre but que d'écarter les gens du germe de la démocratie athénienne (fort utile pour la transformation sociale d'aujourd'hui). L'esclavage n'a pas été une condition nécessaire à la Démocratie athénienne. De plus l'esclavage est une constante de l'humanité et à cette époque il existait partout. Tous ceux qui avaient perdu une guerre pouvaient être réduits en esclavage. Et il ne faut pas faire d'anachronisme : on ne leur reproche pas de ne pas prendre l'avion. On peut facilement considérer que si la Démocratie athénienne avait duré plus longtemps, l'esclavage aurait fini par être remis en question (les sophistes et les cyniques avaient d'ailleurs commencé) ; tout comme pour la condition des femmes qui était mise en question au théâtre (dans les comédies d'Aristophane, par exemple)

NOTE 2 : Concernant l'utilisation de plusieurs mots Grecs. Ce n'est pas pour faire l'intello. Chacun sait le lien organique qui réside entre une langue, une culture et des moeurs. Chacun sait donc qu'une traduction est toujours imparfaite et que le mot d'origine reste toujours la meilleure façon de recouvrir l'ensemble de la réalité qu'il servait à recouvrir. Par exemple, on peut essayer de traduire « la Parrhêsia » par « le franc-parler » mais c'est totalement insuffisant par rapport à la réalité politique et culturelle beaucoup plus large que ce mot recouvrait. Ces mots sont donc des fenêtres pour imaginer radicalement autre chose, pour se projeter correctement dans la culture et les moeurs de l'Athènes antique. Et en plus, ils sont très jolis pour l'oreille !

 

VRAIE DÉMOCRATIE ATHÉNIENNE (il y a 2500 ans)

FAUSSE DÉMOCRATIE D'AUJOURD'HUI (depuis 1793)

CE QU'IL NOUS MANQUE DANS NOTRE SYSTEME POLITIQUE ACTUEL, EN UN SEUL CONCEPT

Égalité Politique Réelle (Isonomia). Chaque citoyen possède la même parcelle de pouvoir politique. Chaque citoyen vote toutes les lois.

Pas d'isonomia, nous avons la présence de Maîtres politiques qui ont TOUT le pouvoir politique. En face d'eux, on trouve des électeurs, sorte d'enfants politiques qui n'ont aucun pouvoir politique et qui ne sont donc pas des citoyens. Les électeurs abandonnent littéralement leur pouvoir politique à d'autres personnes et croient à tort que cet abandon constitue leur pouvoir.

ISONOMIE (Isonomia)

Pas d'État ou bien seulement un : « l'État c'est nous ». La nation Grecque existe mais elle est composée d'une multitude de Polis indépendantes : autonomos (leurs propres lois et institutions), autodikos (leurs propres juridictions citoyennes), autotéles (leurs propres gouvernements qui est un autogouvernement dans le cas d'Athènes). Mais la Polis n'est pas l'État, non plus un territoire. La Polis, ce sont les citoyens eux-mêmes. La polis est autarcique de principe mais réalise quand même des échanges commerciaux avec l'extérieur.

Un État fort, séparé des citoyens. L'idée de Polis n'existe pas.

AUTONOMIE ET FONCTIONNEMENT EN POLIS

Idée de Représentation politique inconnue

L'idée de la Représentation politique traverse la société de part en part et est présente dans chaque groupement humain (de la famille avec les « chefs de famille » qui perdurent jusque dans les années 90, à l'État, en passant par tous les corps intermédiaires : la commune, le département, la région, l'agglo, l'association). Les groupements humains qui existent sans "représentant" sont souvent mal perçus ou incompris. Il est difficile d'exister ainsi : impossibilité d'accéder aux biens publics et non prise en compte par le pouvoir explicite. L'esprit monarchique (pouvoir unitaire) d'avant 1789 est donc intact dans l'éthos.

Autonomie (Le peuple se donne à lui-même ses propres lois et ses propres institutions, qui ne sont jamais figées). Elle est collective et individuelle.

Hétéronomie (le peuple subit la loi et les institutions promulguées par d'autres)

Possibilité de remettre en question, en permanence, les lois et les institutions par les citoyens.C'est le principe de la démocratie. La démocratie est donc, avant tout, un mode de vie et un processus.

Lois et institutions sont figées du point de vue des citoyens et changées uniquement par les maîtres politiques et l'oligarchie (magistrats élus). Et partout, la société instituée rejette et nie la société instituante au lieu d'en tenir compte. Moeurs (éthos) non démocratiques en tout lieux. Dérives oligarchiques ressenties comme courantes par tous les citoyens mais aucun moyen de lutter efficacement (Impuissance politique).

Élément relatif à la psyché : Bonne connaissance de la nature mortelle de l'homme et de toutes choses (Chaos). (Les athéniens ont le même mot pour désigner l'être humain et le mortel). Conséquences : gloires et renommées perçues par beaucoup comme illusoires ; et cette forme de la psyché aide à forger le souhait d'autonomie (le sens est donné par les citoyens eux-mêmes car il ne peut pas avoir de source extra-sociale telle que Dieu ou l'État)

Oubli de la nature mortelle de l'homme et de toutes choses (monothéismes, croyances dans l'immortalité, mythes technologiques, société de consommation, vies éloignées de la philosophie). Institutions immortelles imaginaires de la société qui éloignent les gens d'un souhait d'autonomie (le sens donné aux choses a une origine extra-sociale, Dieu, l'État, « la main invisible du marché », c'est reposant). + « Société du spectacle » qui laisse imaginer une renommée éternelle possible.

« Nul n'est censé ignorer la loi » et personne ne l'ignore effectivement

« Nul n'est censé ignorer la loi » aussi mais tout le monde l'ignore de fait (pour de bonnes et de mauvaises raisons).

CONNAISSANCE DES LOIS ET DE LA CONSTITUTION

La délation d'une personne qui viole la loi de la Cité n'est pas considérée comme immorale puisque chaque citoyen connaît la loi et la considère comme sienne et chaque citoyen est appelé à veiller à son respect par tous.

La délation d'une personne qui viole la loi est perçue comme immorale puisque la loi n'est pas celle des citoyens mais celle de l'État. Les citoyens considèrent que c'est le pouvoir militaire centralisé qui doit se charger de repérer ceux qui violent la loi. De plus les citoyens ignorent la loi. Mais Papa est là.

AUTONOMIE

Constitution rédigée par les Citoyens et contenant les règles d'une démocratie (qui donne sa puissance politique au Dèmos)

ANTI-Constitution rédigée par des hommes au pouvoir en situation de conflit d'intérêt et qui contient les règles d'une aristocratie (qui définit l'impuissance politique du Dèmos)

CONSTITUTION D'ORIGINE CITOYENNE

Possibilité et invitation à participer au pouvoir explicite de la société. Co-décision en public. Ceux qui ne participent pas aux affaires publiques sont mal vus (ce sont les « Idiôtes », les idiots).

Fausse concertation où tout est déjà implicitement décidé en coulisse. Les citoyens qui veulent participer aux affaires publiques doivent lutter pour cela et sont mal vus. Ils sont ostracisés par les magistrats élus qui se sentent menacés par ces citoyens entreprenants.

CODÉCISION / PARTICIPATION DE TOUS

Tirage au sort. Les magistrats (personne devant réaliser une charge particulière pour la Cité) sont tirés au sort. Principe de désignation reconnu comme étant de la nature de la démocratie. L'élection est utilisée très parcimonieusement pour un nombre limitées de choses qui demandent une technique particulière (principalement : La guerre, et la construction des bâtiments et des bateaux), elle est reconnue comme une méthode de désignation aristocratique. Les citoyens se méfient donc grandement des quelques magistrats-élus et l'Ekklésia est dure à leur endroit, ils sont fréquemment révoqués et accusés. Tous les magistrats existent en serviteurs de la Cité, non en Maître-politique.

Élections des magistrats (pas tous au suffrage universel, il y a des cooptations et des votes par les Grands-Électeurs). Les magistrats sont perçus ensuite et agissent réellement comme des maîtres politiques.

TIRAGE AU SORT COMME MÉTHODE PRINCIPALE DE DÉSIGNATION DES MAGISTRATS.

Mandats courts (Cf drogue du pouvoir - le pouvoir corrompt toujours, pour éviter ça, il faut en avoir pas beaucoup et pas longtemps)

Mandats longs

MANDATS COURTS

Mandats non renouvelables (même raison concernant la drogue du pouvoir + la nécessaire rotation des charges qui joue un rôle dans la participation de tous au pouvoir explicite (politeuoménos) pour s'éloigner des menaces oligarchiques). N.B : On insiste trop un peu partout sur la carrière de PÉRICLES (réélu 15 fois de suite) qui fut une parfaite exception à Athènes, au sein de l'exception faite concernant les stratèges militaires. Cette insistance idiote que nous avons sur Péricles ne révèle rien d'autre que notre passion intacte pour le pouvoir unitaire et monarchique. Il nous est aisé de projeter la stature de nos présidents et de nos rois sur Périclès, alors que ça n'avait rien à voir)

Possibilité d'être réélu. Carrière politique. Phénomène contenu tout entier dans le principe aristocratique qui se renforce lui-même et qui dérive toujours en oligarchie.

MANDATS NON RENOUVELABLES

Contrôles par des citoyens tirés au sort et par l'ensemble de la population. Régime fondé sur la défiance du peuple à l'égard des magistrats

PAS de contrôle. Régime fondé sur la confiance envers des personnes non digne de confiance par définition. (N.B : Ne pas pleurer, on parle bien ici de philosophie politique, pas d'amitié ou de voisinage)

CONTRÔLES CITOYENS ET DÉFIANCE

On veut des institutions qui poussent à la vertu.

On compte (bêtement) sur la vertu de certains. Et on a des institutions qui poussent clairement au vice.

INSTITUTIONS QUI POUSSENT A LA VERTU

On considère qu'il ne faut pas donner le pouvoir à ceux qui le veulent et que les institutions doivent tendre le plus possible vers cet objectif.

On donne EXACTEMENT le pouvoir à ceux qui le veulent. En l'occurrence, à des candidats qui ont fait campagne au cours d'une compétition qui implique mensonges, manipulations et beaucoup d'argent. Les candidats élus sont débiteurs vis à vis de ceux qui ont fourni l'argent de la campagne (corruption originelle du processus électoral).

TIRAGE AU SORT

Révocabilité des tirés au sort (procédure à la portée de n'importe quel citoyen)

Magistrats Élus NON révocables

RÉVOCABILITÉ

Reddition des comptes (« Poursuite publique à laquelle tout officiel (magistrats, ambassadeurs, responsables de lithurgies, etc.) devait se soumettre à l'expiration de son mandat. Elle comprenait d'abord un examen obligatoire des comptes du magistrats, sous la conduite des Logistai, qui présidaient une cour du tribunal du Peuple. Puis chaque citoyen avait le droit d'accuser le magistrat de tout abus de sa fonction.»). N.B : C'était donc HARD, et cela « poussait à la vertu » pendant le mandat.

PAS de redditions des comptes

REDDITION DES COMPTES (Euthynai)

Procédure de mise en accusation publique : procédure (institution !) pour permettre à chaque citoyen de pouvoir accuser publiquement un magistrat de malversations et mettre en action le Tribunal du Peuple pour enquêter.

Pas de mise en accusation publique (procédure inexistante).

GRAPHE PARA NOMMON (le nom Grec de cette procédure)

Amateurisme politique (on considère que la politique est le jeu des opinions, que cela ne demande aucune compétence, aucun savoir, aucune "épistèmè")

Professionnels de la politique (par la manipulation des masses, on considère à tort que la politique peut être le fait d'une "épistèmè" et on oublie qu'elle est seulement le fait des opinions)

AMATEURISME POLITIQUE

L'activité des hétairies (partis politiques) est perçue par tous et par la Cité, comme une menace oligarchique

Les partis politiques sont la manifestation PRINCIPALE de la vie politique. Ce sont des organisations pour gagner les élections.

PAS DE PARTIS POLITIQUES OU MÉFIANCE TOTALE ET RÉGLEMENTATIONS COHERCITIVES A LEUR ENCONTRE.

Pas de distinction, honneur, récompense pendant les mandats (une loi l'interdit). On considère à juste titre que cela perturberait le régime de défiance et de contrôle à l'égard des magistrats.

Distinctions, récompenses, honneurs, PENDANT les mandats. Cela est anti-démocratique puisque ça perturbe le régime de défiance et de contrôles. Cela trouble l'exercice du jugement des magistrats par les citoyens. Et cela favorise la réélection donc l'oligarchie.

RÉCOMPENSES / PUNITIONS, UNIQUEMENT EN DEHORS DES MANDATS

Des institutions supplémentaires comme l'Ostracisme permettent de protéger la Démocratie des oligarques et des voleurs de pouvoir

Aucune institution ne nous protège des dérives oligarchiques d'autant plus menaçantes que le régime réel est celui du Gouvernement Représentatif.

OSTRACISME

L'agora (+ passion pour la politique, les affaires communes, les discussions du moment, les polémiques et les débats). Culture de l'éloquence, dont on considère qu'elle peut s'acquérir par presque tous. N.B : passion politique possible et induite grâce à la participation effective des citoyens au pouvoir explicite de la Cité.

Pas d'agora instituée mais surtout des magasins de vêtement, des centres commerciaux, des bancs publics, des bars et cafés (+ mépris des citoyens pour l'activité politique, peur des polémiques et des joutes verbales). L'éloquence est surtout vue comme quelque chose d'inné et une caractéristique des notables, des artistes et des aristocrates. N.B : Mépris et lassitude des citoyens à l'égard de la politique provoqués par la non possibilité de participer au pouvoir explicite : c'est l'IMPUISSANCE POLITIQUE qui se transforme en rejet.

AGORA

La cité est majoritairement constituée de Politeuoménos (citoyen actif politiquement) que d'Idiôtès (citoyen inactif politiquement, plus intéressé par ses affaires privées que par les affaires publiques)

Le peuple est très majoritairement constitué d'inactif politiquement (idiôtès en Grec), oui, d'idiots. Plus intéressés donc par leurs affaires privées que par les affaires publiques.

POLITEUOMÉNOS

Souveraineté de l'assemblée populaire

Pas d'assemblée populaire

EKKLESIA

Iségoria (droit de parole pour tous, à tout moment et à tous propos, dans l'agora mais y compris dans l'ekklésia). L'internet, depuis les années 1990 permet de retrouver un petit bout d'isègoria.

Pas d'iségoria, le peuple doit se taire dans les assemblées + Culture (théâtre, arts...) étatique + médias de masse qui appartiennent aux riches et aux oligarques + société du spectacle qui restreint la liberté d'expression autour de quelques têtes.

ISÉGORIA

Parrhêsia - Quasi institution. Possibilité, invitation (obligation même !) à « tout dire » = Franc parler. « Je crois d'un bon citoyen de préférer les paroles qui sauvent aux paroles qui plaisent. » Démosthène (403-322 av. J.-C). L'éthos encouragé est celui qui consiste à mettre les pieds dans le plat et à donner le fond de sa pensée.

Peur aigüe de se "griller" par rapport à des places, à une ambition. Chaque citoyen qui prend la parole la calibre en vertu d'intérêts et/ou uniquement pour être aimé (démagogie). Celui qui procède d'une authentique Parrhêsia (au service de la Démocratie) est souvent rejeté ou incompris. L'éthos favorisé est celui qui consiste à éviter les sujets sensibles, clivants et importants.

PARRHÊSIA

Pas de synchronisation du pouvoir politique et du pouvoir économique. Il y a des riches mais ils n'ont pas le pouvoir politique.

Synchronisation du pouvoir économique et politique

ISONOMIE

Pendant 200 ans les pauvres gouvernent (étant donné que le Dèmos gouverne et que les pauvres restent les plus nombreux pendant les deux siècles)

Depuis 200 ans les riches gouvernent. La forme actuelle des institutions est faite par eux et pour eux, pour leur profit (N.B : la Révolution de 1789 est une révolution bourgeoise).

L'éducation a pour principe d'obtenir des personnes capables de gouverner. Capables de parler en public, d'argumenter, de forger des opinions, de comprendre la domination, les conflits d'intérêts, le pouvoir, d'être libre = émancipation.

L'éducation vise à éloigner les gens des affaires publiques, à leur offrir aucune science des rapports de domination, et à ne pas les émanciper, à les rendre des producteurs / consommateurs timorés.

PAIDEIA

Publicité des éléments ayant attrait à la chose publique (lois, assemblées, débats,etc.)

Publicité concernant des produits de consommation et de divertissement, aucune concernant le pouvoir explicite et les institutions. Une mise en scène factice de la vie politique est réalisée par les médias (qui appartiennent aux riches) et rejoint le domaine du divertissement : une mascarade visant à détourner les citoyens de la vraie vie politique qui a lieu en privé.

PUBLICITÉ DES LOIS ET DE LA VIE POLITIQUE

Les révolutions et les guerres civiles (stasis) sont rares (ou d'origine et de cause oligarchique !). Les manifestations et mouvements d'humeur coriaces populaires contre un pouvoir explicite sont, de fait, inutiles. La contestation est intégrée au pouvoir explicite et fait parti intégrante, à juste titre, de la Démocratie.

Les révolutions et les guerres civiles sont courantes et régulières (1789,1792,1848,1871,1917,1968) et les manifestations et les mouvements cyclothymiques font parti de ce qu'on appelle la "Démocratie d'opinion" (= on laisse les enfants piquer leur petite crise passagère, ils n'en seront que plus serviles une fois matés ou une fois qu'ils croiront avoir obtenu quelque-chose). Ces révolutions et manifestations sont d'origine démocratique et sont la preuve d'une absence de démocratie. Ces révolutions et manifestations sont souvent réprimées par la force (lorsqu'une limite démocratique est franchie et que les biens des possédants sont menacés) et l'État est capable d'envoyer le pouvoir militaire centralisé contre son propre peuple.

AUTONOMIE (Y COMPRIS CONCERNANT LES PRINCIPES DE DÉFENSE)

Les athéniens sont armés. La « défense » est donc d'origine citoyenne. Ils ont (malheureusement) un esprit guerrier vis à vis des cités alentours (mais quand les athéniens gagnent et « colonisent » c'est pour installer la Démocratie). Beaucoup de penseurs ont exprimé que si les femmes avaient été intégrées à la vie politique, il y aurait eu moins de guerre voir aucune (ou seulement défensives). Aristophane l'évoque fréquemment dans ses comédies et donc cela nous révèle que les athéniens s'interpellaient eux-mêmes sur cette question, et qu'avec le temps, ça aurait bien pu changer.

Les citoyens sont désarmés. Il existe un pouvoir militaire centralisé étatique. Cela permet à l'État d'envoyer la force contre son propre peuple quand celui-ci remue trop et constitue une menace pour les possédants. Cela permet aussi à l'État de réaliser les guerres qu'il souhaite, comme il le souhaite en vertu d'intérêts économiques. Grâce aux médias-mensonge, l'État peut facilement obtenir l'approbation populaire de ses choix en matière militaire.

La guerre contre un autre peuple ou une autre cité est décidée par le peuple

La guerre est décidée par les Élus (soumis aux lobbies) et bien souvent contre la volonté populaire. Mais l'approbation populaire est préférable, pour l'obtenir, le pouvoir utilise des médias-mensonges.

Le théâtre (la tragédie et la comédie) est une véritable institution qui permet et qui est là pour la catharsis et la dénonciation des dérives oligarchiques et des comportements autocratiques. Le théâtre sert aussi à faire progresser la Démocratie en dénonçant la forme des lois et des institutions du moment (exemple : Antigone de Sophocle).

Aujourd'hui l'artiste qui n'obéit pas aux maîtres politiques n'a plus de subvention et plus d'accès aux moyens publics du théâtre. Et la politique est perçue comme antinomique de la Culture. Le Théâtre est surtout vu comme une esthétique et un art, pas comme une institution politique directement au service de la Cité et des lois. Les moyens du théâtre sont distribués à une minorité de privilégiés (une oligarchie culturelle).

THÉÂTRE

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Commentaire de tinsmar le 30 avril 2013 à 16:09

Comparatif vraie démocratie athénienne / fausse démocratie d'aujourd'hui


Vraie démocratie athénienne / Fausse d'aujourd... par scoplacatalyse


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