Pour une démocratie directe locale
Face à la mutation sociétale en cours : l'élévation de nos démocraties
A quoi sert-il de se battre entre nous pour des élections voulues par l’oligarchie, alors que ces élections sont jouées d’avance (ce sera l’UMP ou le PS) et ne changeront rien à notre avenir ? Le constater, c’est déjà prendre conscience que nous ne sommes pas en démocratie, et que la priorité absolue consiste à rétablir la démocratie dans notre pays. Pour cela, il s’agit de réfléchir à la question suivante : Comment renverser légalement l’oligarchie actuelle ? Voici quelques idées, n’hésitez pas à vous prononcer sur cette question cruciale pour notre avenir.
INTRODUCTION
Donc, pour lancer le débat, précisons tout de suite qu’un certain nombre de preuves accréditent l’idée que nous ne sommes pas en démocratie :
- le Parlement et le gouvernement ont vu leur pouvoir transféré en bonne partie à l’Union Européenne
- les Parlementaires doivent suivre des consignes de leur parti plutôt que de voter ce qu’ils croient être bon pour le pays
- l’absence de proportionnelle empêche à une bonne partie du corps électoral d’être représenté
- il existe une oligarchie qui se partage les pouvoirs et qui est irresponsable devant le peuple (voir la conférence d’Yvan Blot)
- l’élection présidentielle n’est plus la rencontre d’un homme et d’un peuple, mais la rencontre des deux principaux partis avec le peuple à cause de multiples entraves à la libre candidature (présélection des médias, de l’argent, des 500 signatures, de la publication des signatures, etc.), voir l’interview d’Etienne Chouard
- les médias (et surtout la télévision) ont pris en quelques dizaines d’années le premier des pouvoirs, sans la moindre légitimité et sans le moindre contre-pouvoir (voir ma conférence à ce sujet)
Cette oligarchie est donc en place et bien en place, mais comment la déloger légalement ?
Il ne s’agit pas de compter sur une insurrection généralisée, le fameux “grand soir”, ou sur une crise de l’euro, de l’Union Européenne, des banques, ou de tout cela à la fois. Il s’agit d’être maître de notre destin, en tant que peuple, et par conséquent de ne pas attendre que le pire se produise pour enfin espérer et se mobiliser. Il s’agit de respecter la loi, donc d’être non-violent, non-raciste, etc. Mais que faire ?, comme aurait dit Lénine.
LES TERRAINS
Il convient peut-être de regarder du côté des terrains qui offrent une marge de manœuvre. Quels sont-ils ?
1er terrain avec marge de manœuvre : la consom’action
Chaque fois qu’on consomme un bien ou un service plutôt qu’un autre, on vote pour une entreprise plutôt qu’une autre, et ce pouvoir, aussi infime soit-il, reste un pouvoir dont le votant ne dispose même plus, puisque quoi qu’il vote, rien ne change ou presque, l’oligarchie se partageant le pouvoir.
Le problème de la consom’action réside dans son pouvoir, assez faible, à moins de considérer le long terme ou bien un mouvement de masse, mais cela reste très peu probable.
2ème terrain avec marge de manœuvre : la société civile
L’IPJ (institut Pour la Justice) le démontre bien en ce moment, avec son pacte 2012 signé par plus d’1 million de personnes, une association peut avoir du poids dans la société, dans les médias, et peser dans le débat politique afin d’influencer directement ou indirectement les candidats. Problème : ces associations mettent du temps à se créer, et surtout à récolter les dons nécessaires à leur fonctionnement. A moins de tomber tout de suite sur un mécène ou une grande entreprise pour financer, mais l’association ou l’ONG perd alors son indépendance et/ou sa crédibilité. C’est toutefois un moyen crédible pour influencer l’oligarchie, mais peut-être pas pour la renverser.
3ème terrain avec marge de manœuvre : Internet
Voici le terrain le plus prometteur, encore faut-il savoir en faire bon usage. L’oligarchie est très présente sur Internet, et cherche sans cesse à limiter les libertés sur la toile (ACTA, Hadopi et cie). Pour autant la marge de manœuvre actuelle est presque totale, notamment avec les réseaux sociaux qui démultiplient les effets habituels du net. D’ailleurs, le “printemps arabe” (même si cette expression a été forgée avant l’arrivée au pouvoir des islamistes) est en grande partie due à ces réseaux sociaux. On pourrait citer bon nombre d’autres exemples qui prouvent leur puissance potentielle. Mais ce qui est vrai pour des pays en voie de développement l’est-il pour un pays comme la France ?
LES STRATEGIES
Une stratégie qui viserait à renverser l’oligarchie légalement se placerait forcément dans une relation du faible au fort. Comment David a-t-il tué Goliath ? Comment Mc Donald’s est-il en train de trembler à cause d’une petite vidéo de rien du tout apparemment, mais visionnée près d’1 million de fois (sans compter les nombreuses copies) ? D’ailleurs il n’est pas étonnant que cette action provienne d’une ONG, devenue média pour l’occasion. Les casquettes ont tendance à se superposer, et bien malin celui qui sait différencier un média d’une ONG d’une entreprise.
1ère stratégie : diviser pour mieux régner
Il existe de nombreuses manières de diviser l’oligarchie, il suffit pour cela d’opposer une de ses composantes à une autre. Après tout, l’oligarchie ne se prive pas de diviser le peuple pour mieux régner sur lui. Cela dit cette solution paraît a priori difficilement applicable, vu les marges de manœuvre dont on dispose.
2ème stratégie : l’union fait la force
La formule magique que tous ceux qui luttent contre l’oligarchie cherchent sans l’avoir trouvée pour l’instant, et qui leur permettrait d’être tous réunis contre un ennemi commun. Mais vu que l’oligarchie est puissante (par définition), et qu’elle sait diviser pour mieux régner (voir point précédent), les uns se croient de gauche, les autres de droite, ou jugent les autres infréquentables pour telle ou telle raison invoquée par l’oligarchie, ou trop focalisée sur un point précis, ou trop généraliste, bref, personne ne travaille en commun et l’oligarchie reste au pouvoir.
Pourtant, il existe des sujets où tout le monde est d’accord, en apparence tout du moins, il s’agit des points cités au début de cet article, à savoir ce qui définit une oligarchie. Il s’agit d’un programme commun qui pourrait être appliqué par tous ceux qui prétendent lutter contre l’oligarchie. L’union des leaders des différents mouvements permettrait sans doute de renverser l’oligarchie, le problème vient du fait que les leaders ne veulent pas faire alliance, tout comme ceux qu’ils représentent. L’oligarchie peut continuer de dormir tranquille.
3ème stratégie : chercher le plus petit dénominateur commun et/ou la meilleure faille du système
Là nous sommes au cœur de ce qui devrait faire une stratégie, et chacun a sa réponse : sortir de l’UE, virer les sionistes, ou les islamistes, nationaliser les banques, mettre en prison je ne sais quel oligarque… Problème : cela n’est pas une stratégie, c’est un vœu pieux, et ça ne changerait pas grand chose au fait que l’oligarchie règnerait toujours en maître. Quand David terrasse Goliath, il a identifié sa faiblesse, et il va l’atteindre facilement. Quand bien même une des faiblesses de l’oligarchie serait identifiée, cela ne suffit pas à en faire une stratégie, il faut trouver LA faiblesse du Système, son talon d’Achille. Quels moyens faut-il pour parvenir à la mettre en œuvre ? Dispose-t-on de la marge de manœuvre suffisante ? Sommes-nous assez nombreux ? Je vous renvoie à la question posée au parti de M. Asselineau, l’UPR, qui veut que la France sorte de l’UE. Peut-être, mais comment ? Certainement pas en faisant 0,01% à une élection gérée par le système de A à Z. Il faut contourner le système, le prendre à son propre piège. Et même si nous sortions de l’UE, l’oligarchie serait toujours en place.
CONCLUSION
Il me semble clair après cette courte démonstration qu’un lobby de citoyens doit naître, sous la forme d’une ONG, qui permettrait de rassembler en quelques mois au minimum 1 million de Français, dont les intérêts sont bafoués au quotidien, afin de faire bouger les choses voire de renverser l’oligarchie. Cela pourrait arriver si ces Français sont déterminés, si les valeurs qu’ils partagent transcendent leurs clivages, et s’ils ont choisis la bonne stratégie, la bonne faiblesse du Système. Au départ, il n’y aurait qu’une poignée de citoyens, plus déterminés et mieux informés que les autres, qui détermineraient la meilleure stratégie à suivre, les moyens de la mettre en œuvre et de la faire connaître au plus grand nombre. Dès lors, plus rien ne pourrait arrêter ce mouvement inexorable.
Maintenant c’est à vous de vous prononcer, sur l’un des points développés, ou sur d’autres points qui n’auraient pas encore été développés dans cet article.
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