Pourquoi relocaliser la production de notre nourriture ?
Il n'y a pas de volonté ici de répondre de manière exhaustive.
Pour des raisons de résilience face aux dites crises multiples actuelles :
Les masses médias mainstream (les médias suiveuses de tendance qui n'offrent pas beaucoup à réfléchir autrement) nous décortiquent les problèmes actuels en les présentant de manière déconnectée.
Or, si ces crises existent c'est bien qu'il y a eu pour certaines communautés humaines un domaine de droits accordés par des dirigeants des sociétés qui subissent les dits désagréments .. des sociétés actrices souvent malgré elles.
En d'autres termes le système aristocratique actuel ne fonctionne pas .. et il est urgent de mettre en place un contre pouvoir local : la démocratie en tout lieu ...
Il est en effet urgent que la démarche dit bottom-up (du bas vers le haut) s'équilibre face à la démarche actuelle Top-down (du haut vers le bas) de nos sociétés aristocratiques. Qu'un pouvoir gouvernemental aristocratique qui c'est centralisé au fil des derniers siècles ait adopté une démarche pyramidale d'imposition des projets et lois du haut vers le bas se comprend légitimement si on accepte le point de vue des possédants (capitalistes). Leurs intérêts étant ainsi bien protégés.
Aujourd'hui, leurs démarches d'enrichissement par l'accaparement puis l'épuisement des ressources naturelles gratuites offertes par Notre environnement deviennent insoutenables pour les équilibres de nos écosystèmes.
Pour des raisons d'emploi à relocaliser :
L'agriculture pour une autosuffisance nationale en denrée alimentaire conduirait à :
- 600 000 nouveaux emplois directs au niveau national liés à la production primaire, sans compter les emplois secondaires.
- 1500 emplois dédiés à ça au niveau de l'Ardèche Verte. (surface définie du début 2014)
- 306 emplois directs pour la seule ville d'Annonay ...
(Pour plus de détails, voir l'article posté plus bas.)
Chiffre qui ne tient pas compte des emplois secondaires .. (logistique, restauration, création de richesse locale);
Cette projection théorique nécessite de répondre aux questions de la faisabilité en terme de surfaces agricoles disponibles déjà utilisées ou en friches et la faisabilité en terme de modification de l'usage des sols, sachant que celles-ci sont exploitées soit par des fermiers et/ou des propriétaires paysans. L'objectif au final et l'augmentation de la productivité par hectare de production plutôt que de la productivité par personne. (cette dernière étant pour le moment la pensée des industriels de la FNSEA)
Pour des raisons d'anticipation face au délire de gestion des multinationales de l'industrie agroalimentaire :
- Voir aussi les réflexions de l'article ci-bas : 5 faits terrifiants sur l’état alarmant de l’industrie alimentaire mondiale
Et je vous laisse libre d'imaginer encore bien d'autres raisons toutes autant valables que celles présentées ci-dessus.
Comment ?
Les dernières élections démontrent un désintérêt profond d'une grande majorité des habitants électeurs au système républicain actuel.
Pourtant, à écouter nombre de sociologues, les habitants français ont rarement été autant engagés politiquement. Cela se matérialise par exemple par le fait que nous avons le record absolu de blog, de sites critiques et d'analyses, de propositions etc.
Paradoxalement, nous nous retrouvons dans une situation où les élus ne sont plus légitimes au regard du nombre d'inscrits et des abstentionnistes.
Le fonctionnement du comptage des votes permet encore d'obtenir une majorité relative mais les habitants ne sont pas dupes. L'abstention est une forme d'expression politique. Le courage de dire : "non, je ne veux plus que mon vote participe à cela."
Ainsi, comment demander à des élus locaux de porter un projet qui nécessite l'engouement de toutes et tous ?
Ainsi, un projet sur l'autonomie alimentaire ne pourra pas être lancé par des élus locaux, syndicaux et même associatif (intéressé), cela conduirait dé-facto à repousser des opposants idéologiques.
Il suffit de lire des enquêtes d'opinions sur la méfiance et désaveux des habitants face à la sphère politique pour comprendre que ce n'est pas PAR eux qu'on pourra créer un engouement local majeur.
Pourtant, la place de l'élu politique dans ce type de projet sera majeur.
Ainsi, par une démarche démocratique au sens de ce blog, comprenez par là : la démocratie directe, il serait possible de réconcilier élus et citoyens.
Pour y parvenir, il existe plusieurs méthodologies possibles de mise en oeuvre de l'intelligence collective.
Il ne sera pas fait référence ici aux outils institutionnels comme la CNDP (Commission National des Débats Publics) ou même le CLD Pays de l'Ardèche Verte qui pourrait avoir sa place dans un deuxième temps.
Car ce sont des outils bridés par les élus et donc sujets à caution du fait de leur parti pris, collusion d'intérêts, et corruption par divers lobbies, qu'ils soient : syndicaux, partis politiques, associatifs et économiques.
Peut être serait-il plus opportun pour nous, habitants, de s'orienter vers des méthodes qui prennent en compte une expertise citoyenne : il sera proposé ici la méthode dite : conférence de citoyens développée par Jacques Testart.
Ainsi stratégiquement, dans une première phase de projet, un accompagnement à nos côtés, de la part des politiques locaux, serait la bienvenue, puis, une fois les conclusions données des citoyens, la élus locaux auront là toute l'énergie citoyenne derrière eux pour les accompagner dans ce projet.
Perte de confiance des citoyens envers la sphère politique :
La perte de confiance des habitants vis à vis de la sphère politicienne est dangereuse.
Cependant, plus la représentation du pouvoir est proche de lui, plus la confiance est importante.
Pourtant, dans la forme actuelle de l'aristocratie, la représentation issue des élections est incontournable mais ne correspond plus aux attentes.
La pensée néolibérale (d'après un article du monde "La défiance des Français envers la politique atteint un niveau record" ci-bas) semble s'installer dans la pensée des habitants. Pourtant, en période de vache maigre, ce n'est pas cette philosophie individualiste qui exacerbe la disparité dans la redistribution des richesses qui parvient au dépassement des problèmes économiques. L'histoire le démontre. Le peuple finit toujours par se soulever.
Cet article montre néanmoins que la confiance en chacun et en ses proches se renforce et pourrait offrir une fenêtre de perspective constructive.
Se réapproprier les orientations de la politique locale serait-elle une piste de sortie ?
La défiance vis à vis du pouvoir, la pratique politique des habitants toujours plus actives via les supports qu'offre le net, la confiance qu'à l'habitant français en son propre "pouvoir" sur sa vie, la perspective de nouvelles pratiques citoyennes à inventer, complémentaires de l'action du politique institutionnel, etc. définissent à priori des perspectives d'évolution de la pratique aristocratique actuelle vers plus de prise en compte d'une expertise d'habitants. .
Question de vocabulaire pas si anodin :
En traitant du sujet, les lectures m'invitent à distinguer la question de l'autonomie et l'autosuffisance alimentaire.
Autosuffisance, autonomie :
La question de l'autosuffisance interroge les approvisionnements qui répondent aux besoins d'une zone géographique, d'une population, sans dépendre d'une autre. Ce concept est erroné par simple confrontation aux réalités du quotidien. Cependant, au regard d'une situation de crise qui conduirait à pousser à l'abandon (provisoire) d'une alimentation exotique, la réalisation de l'autosuffisance conduirait à devoir assouvir des besoins de base de l'alimentation.
La question de l'autonomie au sens d'auto-nomos, qui est la capacité d'un individu à participer à la construction des lois auxquelles il accepte de se soumettre, interroge la capacité d'un citoyen à participer aux choix de société qu'il souhaite vivre.
Dans le cas de productions et d'achats de denrées agricoles, la capacité d'autonomie s'oppose, s'affronte à l'hétéronomie que représente les accords de l'OMC et de libre échange et la spéculation des marchés financiers.
Je rappelle ici que la question de la souveraineté alimentaire n'est pas encore inscrite en terme de loi à l'ONU, encore moins à l'OMC, etc .. donc ... non autorisé au niveau nationale .. une question d'une importance capitale pour les pays Africains par exemple face au dumping des prix des denrées importées d'Europe et demain il en sera de même pour nous européen face au dumping des multinationales des USA via un TAFTA - traité trans atlantique - en cours de concrétisation.
Dans un monde régit par les lois néolibérales la question de l'autosuffisance interpellera la question de l'autonomie des citoyens sur son territoire pour sa mise en oeuvre.
Autosuffisance et/ou autarcie ?
(question en cours)