Pour une démocratie directe locale

Face à la mutation sociétale en cours : l'élévation de nos démocraties

Affaire Cahuzac - les oligarques de France se dévoilent

Pour attaquer ce sujet : une image qui parle ...

Vues : 127

Y répondre

Réponses à cette discussion

MISE EN EXAMEN (origine de l'article)

"J'ai rencontré les deux juges aujourd'hui. Je leur ai confirmé l'existence de ce compte et je les ai informés de ce que j'avais d'ores et déjà donné les instructions nécessaires pour que l'intégralité des actifs déposés sur ce compte, qui n'a pas été abondé depuis une douzaine d'années, soit environ 600 000 euros, soient rapatriés sur mon compte bancaire à Paris", poursuit l'ancien ministre.

L'ancien ministre, qui a été entendu pendant un peu plus d'une heure mardi après-midi par les deux juges d'instruction du pôle financier, a du même coup été mis en examen pour "blanchiment de fraude fiscale" et "blanchiment de fonds" provenant d'avantages procurés par une entreprise dont les services ou produits sont pris en charge par la Sécurité sociale, a annoncé l'un de ses avocats, Me Jean Veil.

Ce dernier a précisé que le compte incriminé, ouvert dans un premier temps chez UBS en Suisse, "a été transféré [dans une succursale de cet établissement] à Singapour en 2009" et qu"'il n'a pas été abondé depuis 2001". Selon lui, l'essentiel des revenus de M. Cahuzac "provenait de son activité de chirurgien et accessoirement de son activité de consultant" pour l'industrie pharmaceutique.

DES MOIS D'ACCUSATIONS ET DE DÉMENTIS

Le ministre avait démissionné de ses fonctions le 19 mars, lorsque le parquet de Paris a annoncé l'ouverture d'une information judiciaire contre X pour blanchiment de fraude fiscale, à la suite d'une enquête publiée le 4 décembre par le site Mediapart.

Dans un article intitulé "Le compte suisse du ministre du budget", Mediapart assurait que Jérôme Cahuzac avait possédé "pendant de longues années et jusqu'en 2010" un compte au sein de la banque suisse UBS, à Genève, qu'il n'avait jamais déclaré au fisc. Ce compte aurait été vidé et l'argent qu'il contenait placé dans une banque singapourienne.

Des informations alors qualifiées de "diffamatoires" et immédiatement démenties par le ministre sur Twitter, où il annonçait alors son intention de porter plainte.

Le 5 décembre, il maintenait fermement sa position aussi bien sur RTL que lors d'une séance de questions d'actualité à l'Assemblée nationale.

Un nouveau personnage apparaît dans l'affaire Cahuzac. Selon les informations du Monde, le compte suisse dont l'existence a été reconnue par l'ancien ministre du budget a été ouvert par Philippe Péninque, un proche de la présidente du Front national, Marine Le Pen.

Origine de l'info

Les liens inavouables de Cahuzac avec les "gudards" de Marine Le Pen

(origine de l'info)

Peninque et Eymié sont les grands amis de celui qui est alors chirurgien de profession, et pas encore ministre du budget de François Hollande. La petite bande se retrouve régulièrement depuis la fac, autour d'un golf, à Vaucresson ou à la Baule. Ou encore dans la jolie maison du cap Benat, près du Lavandou, dans le Var, chez les Eymié. Jerôme Cahuzac se met à la boxe et au vélo, comme ses deux amis. "Tout cela forme une petite fratrie très familiale", racontait un proche ces derniers jours.

(cette connivence d'un membre du PS avec des Membres du FN me rappelle l'acoquinement de M Valls avec des potes FN ex potes de la fac de Tolbiac/Paris)

 

On a, depuis, beaucoup entendu parler de Lionel Queudot, en raison notamment du rôle qu'il a joué dans la délivrance en 1998, d'un vrai-faux passeport à Alfred Sirven, l'ancien "numéro deux" de la société pétrolière Elf. Curieusement, de l'argent de M. Sirven avait transité sur certains comptes de M. Queudot, découvrent à l'époque le juge genevois Paul Perraudin et son homologue parisien Renaud van Ruymbeke. Celui-là même qui, aujourd'hui, est chargé de l'affaire Cahuzac.

(Renaud van Ruymbeke semble suivre de près M Cahuzac depuis bien longtemps)

Dans le même type de rapprochement d'un membre du gouvernement avec la droite : lire les copinages de M Valls (lire l'article du monde ici)

origine de l'article

DECRYPTAGE Auditionné par la commission d'enquête du Sénat sur l'évasion fiscale, l'ex-procureur Eric de Montgolfier a révélé les diverses embûches qu'il a subi dans cette enquête ultra-sensible.

 

Mardi 22 mai, l'ex-procureur de la République de Nice Eric de Montgolfier, était auditionné par la Commission du Sénat sur l'évasion fiscale. Au cœur des interrogations des sénateurs : où en est-on dans l'affaire des fichiers HSBC ? Pour rappel, le procureur avait récupéré en 2009 une liste de 127.000 comptes bancaires appartenant à 79.000 clients de HSBC à Genève dont 8.231 Français, volée par un employé et récupérée par la justice en 2009. Ces fichiers ont révélé une fraude fiscale massive et ont déclenché deux enquêtes, de l'administration fiscale et de la justice pénale.

Pour autant, aujourd'hui côté fiscal, seuls 800 contrôles ont été engagés et 350 achevés d’après une note du ministère du Budget de novembre dernier, permettant au fisc de recouvrer 160 millions d’euros. Côté judiciaire, des enquêtes pour blanchiment ont été ouvertes concernant seulement une trentaine de titulaires de comptes. Eric de Montgolfier a été dessaisi du dossier en janvier 2011, désormais conduit par le procureur de la République de Paris, Jean-Claude Marin.

"Pourquoi Woerth parlait-il de 3000 noms alors qu'il y en avait plus de 8000 ?"

"Placardisé" désormais à Bourges, de Montgolfier n'a pas hésité à faire part aux sénateurs de ses "désillusions" quant au traitement de ce dossier. Ainsi, il a relaté que la ministre de la Justice, à l'époque Michèle Alliot-Marie a, en 2009, failli céder aux pressions de la Suisse qui exigeait de se faire restituer ces données informatiques sans qu'aucune suite ne soit donnée. "J'avais reçu du ministère l'ordre de les rendre aux Helvètes, puis, le lendemain un article fort opportun sur les fichiers HSBC est paru dans le Canard Enchaîné -dont je tiens à dire que je n'étais pas l'instigateur- et, dans l'après-midi, un ordre contraire est arrivé du ministère, disant qu'on pouvait garder et exploiter ces données".

Ensuite, Eric de Montgolfier est revenu sur le jeu du ministre du Budget Eric Woerth qui a organisé un vaste battage à l'été 2009 autour d'une liste de 3.000 fraudeurs français. "J'ai été étonné de ce chiffre donné par Woerth, au point que je me suis dit : 'tiens, les services fiscaux ont également récupéré une liste ?' Je n'avais pas compris qu'il parlait des fichiers HSBC ! Pourquoi a-t-il parlé de 3000 alors qu'il y a plus de 8000 noms ? Parlait-il juste des fichiers qui lui avaient paru exploitables, des comptes sur lesquels ses services s'étaient déjà penché ? C'était peut-être de la fine stratégie : en lâchant qu'il tenait une liste de 3.000, sans donner le nom de la banque, il voulait effrayer les fraudeurs et en amener un bon nombre à se déclarer spontanément au fisc, ce qui n'a pas mal marché".

En effet, Woerth avait mis parallèlement en place, d'avril à décembre 2009, une "cellule de dégrisement" à Bercy, permettant aux titulaires de comptes non déclarés à l'étranger de venir les déclarer et se régulariser sans pénalités. Sous la menace de la "liste des 3.000", plus de 3.500 contribuables ont déposé des dossiers et le Trésor a récupéré près de 1 milliard d'euros.

"Ceux qui résistent trop risquent de se faire placardiser"

Mais, derrière ce jeu du bâton et de la carotte efficace pour ramener dans le droit chemin de nombreux "petits" fraudeurs, il semble que des grands fraudeurs, noms éminents sur la liste, n'aient pas été forcément inquiétés. La police suisse, qui a recupéré désormais des copies des fichiers, affirme ainsi aujourd'hui que la liste a été "manipulée", modifiée par les services de police et fiscaux français, après qu'elle ait été remise par l'employé de HSBC. Une affirmation qu'Eric de Montgolfier ne dément pas vraiment. "Il y a eu quelques erreurs techniques curieuses. Des noms que nous avions relevés et qui étaient bien connus n'apparaissaient plus puis, quand nous demandions pourquoi, lors du décryptage des données, ils n'étaient plus mentionnés, ils ont réapparu".

Eric de Montgolfier relève aussi que "l'on s'inquiète toujours de l'indépendance de la justice, et notamment des procureurs face au ministère de la Justice mais on devrait aussi se pencher sur l'indépendance des services de police, sous la tutelle du ministère de l'Intérieur ou sur celle des services du fisc, sous l'autorité du ministère de l'Economie. Les pressions surviennent et ceux qui résistent trop risquent de se faire placardiser".

Dans l'affaire HSBC, de Montgolfier indique ainsi qu'il avait préféré délibérément confier le traitement et décryptage des données concernant les particuliers à la gendarmerie (Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale) plutôt qu'à la police. "Les gendarmes sont des militaires. Je les ai souvent considérés moins sensibles aux pressions, car ils ont cette ossature qui fait qu'on ose moins souvent leur demander d'intercéder. Mais on peut toujours se poser des questions".

"Pas certain que tout le monde a la même volonté de faire aboutir les dossiers HSBC"

Pour ce qui concernait les données de comptes détenus par des entreprises, Eric de Montgolfier s'était adressé à la Douane judiciaire : "je travaillais en bonne entente avec son directeur mais un autre a été nommé pour des raisons que l'on n'a pas compris. Par la suite, nous n'avons plus eu que des retours très faibles de ce service, ça n'avançait plus".

Au final, le procureur de Bourges se dit "pas certain que tout le monde a la même volonté de faire aboutir les dossiers HSBC", qui constituent potentiellement une vraie bombe. "Au point où j'en suis resté, il manquait beaucoup de clés, on ne voyait pas tout. Manifestement, certains titulaires de comptes n'étaient que des prête-noms. Qui est derrière ? Il restait beaucoup d'investigations à mener. C'est au procureur de Paris de poursuivre l'enquête maintenant".

Mais, pour conclure, il regrette qu'une affaire d'une telle ampleur n'ait pas fait l'objet d'un traitement exceptionnel, d'une cellule d'enquête avec des procureurs spécialisés, des équipes du fisc et de police dédiées... "En fait, le mieux, pour éviter tout soupçon d'intervention du pouvoir et vu que la liste des fraudeurs concerne plusieurs nationalités, aurait été de confier le traitement de ce dossier à Eurojust, l'unité de coopération judiciaire de l'Union européenne".

 "La publication de leur patrimoine par les politiques est une mascarade" publié le 09/04/2013 origine de l'article

Dans la presse, sur leur compte Twitter ou sur leur blog, de plus en plus d'élus et de ministres publient leur déclaration de patrimoine, en gage de transparence, dans la foulée de l'affaire Cahuzac. Une opération de communication et de diversion, juge la sociologue Monique Pinçon-Charlot, auteure avec Michel Pinçon de L'Argent sans foi ni loi (Textuel).

Francetv info : Que vous inspire la publication de leur patrimoine par certains responsables politiques ?

Monique Pinçon-Charlot : C'est une mascarade. Les hommes politiques jouent la transparence individuelle, mais ce n'est pas ce qu'on leur demande. Cette stratégie de communication leur permet de cacher le problème de la responsabilité collective de la classe politique. Ce qu'il faut, c'est un arsenal législatif qui empêche les politiques de s'accaparer le bien commun : une loi d'embargo sur les paradis fiscaux et des moyens pour lutter contre la fraude fiscale.

Certains éléments de ces déclarations vous ont-ils interpellée ?

Quand je lis : "Une Peugeot 5008 de 2012 estimée à 23 000 euros à l’argus" [un élément de la déclaration du député UMP Bruno Le Maire], cela me fait rigoler. Ça n'a aucun intérêt. C'est naïf et populiste. Dans la tempête, ils veulent montrer qu'ils sont simples, modestes, qu'ils font du vélo… Une fois encore, ce n'est pas ce qu'on leur demande. Empêcher les plus riches d'avoir des comptes offshore, le trou noir du capitalisme, me paraît autrement plus important.

Cette démarche n'est-elle pas une avancée vers une plus grande transparence et une meilleure lutte contre la fraude ?

Non. Un des moyens de lutter efficacement contre les fraudes serait d'avoir une assemblée plus représentative de la population française, et plus seulement des personnes issues du même milieu favorisé, en connivence avec les milieux financiers. Pour cela, il faudrait une transformation en profondeur du système électif, avec le vote obligatoire et la limitation du nombre de mandats des élus pour en finir avec les carrières politiques. Avec des députés ouvriers, employés, universitaires, élus pour un temps court, on éviterait les petits arrangements entre amis.

Propos recueillis par Lorraine Kihl

L'armée aurait précipité la chute de Jérôme Cahuzac

Les Services de renseignements français ont fait tomber Jérôme Cahuzac, selon L'Hebdo. L'ex-ministre du Budget prévoyait des coupes drastiques dans les finances de l'armée. (origine de l'article)

Les coupes prévues par l'ex-ministre Jérôme Cahuzac dans le budget de la Défense l'auraient conduit à sa perte. C'est ce qu'affirme L'Hebdo dans son édition de jeudi. L'hebdomadaire romand publie sur le sujet une enquête citant des «sources sécuritaires», des députés UMP et des membres de la Commission de défense de l'Assemblée nationale.

Avant sa démission, l'ex-ministre du Budget considérait l'armée comme un poids lourd à alléger. Il envisageait ainsi de raboter dans son budget jusqu'à 1 milliard d'euros en 2014. D'autres milliards étaient prévus les années suivantes.

Le tout aurait figuré dans la future loi de programmation militaire (LPM) couvrant la période de 2014 à 2019. La LPM aurait fait passer les dépenses de l'armée de 1,5% du PIB français à 1,1%. Un plus bas historique pour la France.

Concrètement, la taille aurait signifié la suppression de 31 régiments dans l'Armée de terre, la vente du porte-avion Charles-de-Gaulle, l'annulation de commandes d'hélicoptères Tigres et de deux sous-marins nucléaires Barracuda, l'arrêt de production des avions Rafale et des transporteurs Airbus A400M, ainsi que la suppression de quelque 51'000 postes. Des bases françaises à l'étranger auraient été fermées et les budgets des renseignements intérieurs et extérieurs revus à la baisse.

Coupes inacceptables

Ces mesures auraient été jugées inacceptables de l'intérieur, affirme L'Hebdo. D'avantages d'économies dans le ministère de la Défense risquaient même aux yeux de certains de mettre en péril le statut de grande puissance internationale de la France et de rendre le pays indigne de siéger au Conseil de Sécurité de l'ONU.

Ainsi, avant que le président François Hollande ne se prononce le 22 mars sur le projet de loi de Jérôme Cahuzac, ce dernier a fait face le 19 mars à l'ouverture d'une enquête judiciaire à son encontre. Il démissionnera dans la même journée. Le 2 avril, il avouera devant la justice posséder un compte non déclaré à l'étranger, détruisant ainsi durablement sa carrière politique.

Les «sources sécuritaires» de L'Hebdo sont très claires. Aucun hasard n'est à lire dans cet enchaînement d'événements. «L'armée a eu sa peau. On ne s'attaque pas impunément à nous. Il voulait notre mort. Nous l'avons eu. Et d'autres ministres pourraient suivre si Hollande continue sur cette voie», menace l'une des sources.

La précision des informations aux mains de la justice française sur le compte en Suisse de l'ex-ministre du Budget ont surpris les autorités genevoises, souligne encore L'Hebdo. Cette minutie porterait la marque de l'intervention des Services de renseignements français qui enquêtent depuis des années sur les fraudeurs du fisc.

Un certain nombres d'informations seraient gardées au chaud, plutôt que de d'être livrées à la justice, afin de conserver une certaine influence sur les politiques en cas de besoin. Les enquêteurs l'ont reconnu dans un document collectif signé par des officiers de la Direction centrale du renseignement intérieur et remis le 16 février à un groupe de travail sur les exilés fiscaux.

Le lobby militaro-industriel à dos

Outre les coupes dans le budget de la Défense, Jérôme Cahuzac envisageait de s'attaquer à l'industrie militaire. Il avait ainsi annoncé en février vouloir renforcer le mécanisme de contrôle et de contre-expertise dans les achats du Ministère de la défense. Une démarche qui lui aurait mis à dos le puissant lobby militaro-industriel au chiffre d'affaires annuel de 15 milliards d'euros.

Face à la pression de l'armée et de ce lobby, François Hollande aurait été contraint d'agir. La nomination de Bernard Cazeneuve comme remplaçant de Jérôme Cahuzac est ainsi à comprendre comme un geste en direction de l'armée et de l'industrie militaire, selon L'Hebdo. L'article souligne que le nouveau du gouvernement est originaire de Cherbourg, une importante base maritime et de production militaro-industrielle.

Dans la foulée, le président a également repoussé le débat sur la loi de programmation militaire (LPM) à l'automne. Le temps de revoir sa copie?

rappel : se souvenir du lien Woerth / cahuzac notamment l'hypodrome

relation entre M Cahuzac et la Droite qui le tenait sous pression de divulgation ...

"Le compte suisse de Jérôme Cahuzac n'était pourtant pas un secret pour tout le monde… Complément d'Enquête a retrouvé ceux qui savaient: agents des douanes, du fisc… Depuis 2000, ils ont rédigé des rapports, auxquels personne n'a donné suite. Pourquoi ces enquêtes n'ont-elles jamais abouti ? Qui, au gouvernement savait ? et depuis quand ?"

http://www.coulisses-tv.fr/index.php

 

Rappel de la décision de M Cahuzac à l'égard de M Woerth : Affaire de l'hippodrome de Compiègne : un rapport favorable à Eric ...

L'ancien ministre du budget Eric Woerth était dans son droit lorsqu'il a autorisé, par un arrêté du 16 mars 2010, la vente des 57 hectares de l'hippodrome du Putois à la Société des courses de Compiègne (SCC), dans l'Oise, pour 2,5 millions d'euros. C'est en tout cas ce qu'affirme Philippe Terneyre, professeur agrégé de droit public à l'université de Pau, dans un rapport d'expertise remis le 12juillet à Jérôme Cahuzac, ministre du budget, et dont Le Monde a pu prendre connaissance. "L'analyse du professeur Terneyre laisse peu de place à ce stade à une remise en cause de la cession", indique M. Cahuzac, lundi 23 juillet, dans un courrier adressé à Philippe Berger, secrétaire général du syndicat national unifié des personnels des forêts et de l'espace naturel.

Mais qu'est devenue la liste Woerth des 3.000 évadés fiscaux? Le procureur Montgolfier témoigne (origine de l'info)
"Pourquoi Woerth parlait-il de 3000 noms alors qu'il y en avait plus de 8000 ?"

 

DECRYPTAGE Auditionné par la commission d'enquête du Sénat sur l'évasion fiscale, l'ex-procureur Eric de Montgolfier a révélé les diverses embûches qu'il a subi dans cette enquête ultra-sensible.

Mardi 22 mai, l'ex-procureur de la République de Nice Eric de Montgolfier, était auditionné par la Commission du Sénat sur l'évasion fiscale. Au cœur des interrogations des sénateurs : où en est-on dans l'affaire des fichiers HSBC ? Pour rappel, le procureur avait récupéré en 2009 une liste de 127.000 comptes bancaires appartenant à 79.000 clients de HSBC à Genève dont 8.231 Français, volée par un employé et récupérée par la justice en 2009. Ces fichiers ont révélé une fraude fiscale massive et ont déclenché deux enquêtes, de l'administration fiscale et de la justice pénale.

Pour autant, aujourd'hui côté fiscal, seuls 800 contrôles ont été engagés et 350 achevés d’après une note du ministère du Budget de novembre dernier, permettant au fisc de recouvrer 160 millions d’euros. Côté judiciaire, des enquêtes pour blanchiment ont été ouvertes concernant seulement une trentaine de titulaires de comptes. Eric de Montgolfier a été dessaisi du dossier en janvier 2011, désormais conduit par le procureur de la République de Paris, Jean-Claude Marin.

"Pourquoi Woerth parlait-il de 3000 noms alors qu'il y en avait plus de 8000 ?"

"Placardisé" désormais à Bourges, de Montgolfier n'a pas hésité à faire part aux sénateurs de ses "désillusions" quant au traitement de ce dossier. Ainsi, il a relaté que la ministre de la Justice, à l'époque Michèle Alliot-Marie a, en 2009, failli céder aux pressions de la Suisse qui exigeait de se faire restituer ces données informatiques sans qu'aucune suite ne soit donnée. "J'avais reçu du ministère l'ordre de les rendre aux Helvètes, puis, le lendemain un article fort opportun sur les fichiers HSBC est paru dans le Canard Enchaîné -dont je tiens à dire que je n'étais pas l'instigateur- et, dans l'après-midi, un ordre contraire est arrivé du ministère, disant qu'on pouvait garder et exploiter ces données".

Ensuite, Eric de Montgolfier est revenu sur le jeu du ministre du Budget Eric Woerth qui a organisé un vaste battage à l'été 2009 autour d'une liste de 3.000 fraudeurs français. "J'ai été étonné de ce chiffre donné par Woerth, au point que je me suis dit : 'tiens, les services fiscaux ont également récupéré une liste ?' Je n'avais pas compris qu'il parlait des fichiers HSBC ! Pourquoi a-t-il parlé de 3000 alors qu'il y a plus de 8000 noms ? Parlait-il juste des fichiers qui lui avaient paru exploitables, des comptes sur lesquels ses services s'étaient déjà penché ? C'était peut-être de la fine stratégie : en lâchant qu'il tenait une liste de 3.000, sans donner le nom de la banque, il voulait effrayer les fraudeurs et en amener un bon nombre à se déclarer spontanément au fisc, ce qui n'a pas mal marché".

En effet, Woerth avait mis parallèlement en place, d'avril à décembre 2009, une "cellule de dégrisement" à Bercy, permettant aux titulaires de comptes non déclarés à l'étranger de venir les déclarer et se régulariser sans pénalités. Sous la menace de la "liste des 3.000", plus de 3.500 contribuables ont déposé des dossiers et le Trésor a récupéré près de 1 milliard d'euros.

"Ceux qui résistent trop risquent de se faire placardiser"

Mais, derrière ce jeu du bâton et de la carotte efficace pour ramener dans le droit chemin de nombreux "petits" fraudeurs, il semble que des grands fraudeurs, noms éminents sur la liste, n'aient pas été forcément inquiétés. La police suisse, qui a recupéré désormais des copies des fichiers, affirme ainsi aujourd'hui que la liste a été "manipulée", modifiée par les services de police et fiscaux français, après qu'elle ait été remise par l'employé de HSBC. Une affirmation qu'Eric de Montgolfier ne dément pas vraiment. "Il y a eu quelques erreurs techniques curieuses. Des noms que nous avions relevés et qui étaient bien connus n'apparaissaient plus puis, quand nous demandions pourquoi, lors du décryptage des données, ils n'étaient plus mentionnés, ils ont réapparu".

Eric de Montgolfier relève aussi que "l'on s'inquiète toujours de l'indépendance de la justice, et notamment des procureurs face au ministère de la Justice mais on devrait aussi se pencher sur l'indépendance des services de police, sous la tutelle du ministère de l'Intérieur ou sur celle des services du fisc, sous l'autorité du ministère de l'Economie. Les pressions surviennent et ceux qui résistent trop risquent de se faire placardiser".

Dans l'affaire HSBC, de Montgolfier indique ainsi qu'il avait préféré délibérément confier le traitement et décryptage des données concernant les particuliers à la gendarmerie (Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale) plutôt qu'à la police. "Les gendarmes sont des militaires. Je les ai souvent considérés moins sensibles aux pressions, car ils ont cette ossature qui fait qu'on ose moins souvent leur demander d'intercéder. Mais on peut toujours se poser des questions".

"Pas certain que tout le monde a la même volonté de faire aboutir les dossiers HSBC"

Pour ce qui concernait les données de comptes détenus par des entreprises, Eric de Montgolfier s'était adressé à la Douane judiciaire : "je travaillais en bonne entente avec son directeur mais un autre a été nommé pour des raisons que l'on n'a pas compris. Par la suite, nous n'avons plus eu que des retours très faibles de ce service, ça n'avançait plus".

Au final, le procureur de Bourges se dit "pas certain que tout le monde a la même volonté de faire aboutir les dossiers HSBC", qui constituent potentiellement une vraie bombe. "Au point où j'en suis resté, il manquait beaucoup de clés, on ne voyait pas tout. Manifestement, certains titulaires de comptes n'étaient que des prête-noms. Qui est derrière ? Il restait beaucoup d'investigations à mener. C'est au procureur de Paris de poursuivre l'enquête maintenant".

Mais, pour conclure, il regrette qu'une affaire d'une telle ampleur n'ait pas fait l'objet d'un traitement exceptionnel, d'une cellule d'enquête avec des procureurs spécialisés, des équipes du fisc et de police dédiées... "En fait, le mieux, pour éviter tout soupçon d'intervention du pouvoir et vu que la liste des fraudeurs concerne plusieurs nationalités, aurait été de confier le traitement de ce dossier à Eurojust, l'unité de coopération judiciaire de l'Union européenne".

Affaire Cahuzac : le nom de l'ex-ministre du budget ne figure pas dans la note de la DCRI

origine de l'info ici.

La Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) a bien transmis une note blanche à Manuel Valls, le 19 décembre 2012, en pleine affaire Cahuzac.

Dans ce document, déclassifié le 12 juin et dont Le Monde a eu connaissance, le nom de l'ancien ministre du budget n'apparaît pas, contrairement à ce qu'avaient cru savoir plusieurs organes de presse.

Titrée "Eléments en possession de la DCRI concernant l'affaire UBS", cette note estampillée "confidentiel défense" relate, sur une page, les circonstances dans lesquelles le renseignement intérieur a eu accès à des informations liées à l'évasion fiscale et à la banque suisse.

"En avril 2009, relate le rédacteur, la DCRI, via sa direction départementale de Nice, a eu connaissance par une source humaine de l'implication de cette banque dans la mise en place d'un schéma d'évasion fiscale au profit de clients français à destination de la Suisse (...) Courant 2009, la source a apporté des éléments à l'appui de ses dires, précisant l'organisation mise en place au sein de la banque UBS France, avec le soutien opérationnel de sa maison mère suisse..."

La DCRI précise avoir intégré ces données dans le système informatique du service, tout en assurant qu'"aucune transmission extérieure n'a été réalisée par la DCRI". En effet, la "source" a aussi révélé les supposés délits à l'autorité de contrôle prudentiel (ACP), notamment à l'occasion d'un rendez-vous daté du 16 avril 2009. De fait, en janvier 2011, l'ACP ordonne un contrôle sur UBS France. Des noms apparaissent à cette occasion, sportifs célèbres, membres de la jet-set. Depuis, une instruction judiciaire est en cours, au pôle financier de Paris.

LISTING

"En dépit d'instructions formelles données à la source de ne pas nous communiquer d'informations nominatives concernant ces bénéficiaires car relevant de la compétence exclusive des services fiscaux, elle [la source] transmettait un document relatif à cette affaire à son traitant (...) Les autorités locales du renseignement intérieur prenaient alors la décision de le transmettre sous enveloppe fermée directement à l'échelon directorial", explique la DCRI. Le nom de M. Cahuzac n'apparaît pas, donc, ce 19 décembre 2012, comme il ne figure pas non plus dans le listing confié par la "source", auquel Le Monde a eu aussi accès.

Entendu le 11 juin par la commission d'enquête parlementaire sur l'affaire Cahuzac, le patron de la DCRI, Patrick Calvar, avait refusé de livrer le contenu de cette note, bridé par le tampon "confidentiel-défense". Le rapporteur de la commission, le député PS Alain Claeys, avait alors demandé le 12 juin au ministre de l'intérieur de lui communiquer la note de la DCRI.

Ce document a été déclassifié le jour même, et Manuel Valls a décidé de le transmettre à la commission d'enquête, en joignant une lettre d'explication. "Compte tenu de la nature et de l'ampleur de l'affaire, la DCRI a vérifié dans sa documentation si elle disposait d'une quelconque information relative soit à M. Cahuzac, soit à la banque UBS en relation avec cette affaire (...). Ce sont les seules recherches qui ont été effectuées."

Et M. Valls de préciser : "Le nom de M. Cahuzac s'est révélé inconnu de la documentation de la DCRI."

 Antoine Cahuzac  (frère de Jérôme) aujourd'hui directeur général d'EDF Énergies Nouvelles et ancien président du directoire d'HSBC Private Bank France

Répondre à la discussion

RSS

Activité la plus récente

Photo publiée par tinsmar

LA MORT DE L'EMPATHIE HUMAINE

LA MORT DE L'EMPATHIE HUMAINE EST L'UN DES PREMIERS SIGNES ET LE PLUS RÉVÉLATEUR D'UNE CULTURE SUR LE POINT DE SOMBRER DANS LA BARBARIE \HANNAH ARENDT
10 nov. 2023
Photos publiées par tinsmar
16 août 2023
Photo publiée par tinsmar

Michelet - fabrication du roman national

Jules Michelet (1798 - 1874)L'inventeur du « roman national »"son chef-d'oeuvre demeure sa monumentale Histoire de France, entamée en 1833, sans doute la première qui soit !Cette somme est structurée autour d'un héros, le Peuple, en quête…
16 août 2023
Billets de tinsmar
16 juil. 2023

© 2024   Créé par tinsmar.   Sponsorisé par

Signaler un problème  |  Conditions d'utilisation